Un triste record : Bruxelles compte près de 10 000 personnes sans domicile fixe.
À Bruxelles, près de 10 000 personnes sont sans abri ou sans domicile fixe. C'est ce qui ressort d'un rapport de l'organisme régional Bruss'Help à la suite d'un recensement bisannuel. Il s'agit d'une augmentation de 24,5 pour cent par rapport à la précédente enquête.
Un triste record et une honte pour la politique et les décideurs politiques dans un pays pourtant assez prospère.
Les organisations bruxelloises font ce qu'elles peuvent : accueillir les gens, offrir un abri temporaire, les accompagner, etc. Mais cela revient à écoper une baignoire avec le robinet ouvert. Ce qui est vraiment nécessaire, c'est une politique qui se concentre sur la prévention du sans-abrisme et de l'absence de domicile.
Le phénomène sans-abris et sans-chez-soi à Bruxelles capitale devient de plus en plus préoccupant et parmi les causes de ce phénomène, nous pouvons citer la :
- crise du logement
- crise économique
- crise d'accueil
Cependant, le logement demeure un droit fondamental des citoyens, mais chaque année le nombre de personnes qui perdent ce droit (les sans-abris/sans chez-soi) ne cesse d'augmenter malgré la volonté du gouvernement régional de réguler ce secteur. Le rapport d'enquête sur le dénombrement qui vient d'être publié par Bruss Help confirme cette augmentation.
En effet, le BPA par son engagement en faveur des personnes précarisées dépourvues d’accès à certains droits, ne peut qu’exprimer ses inquiétudes face à cette recrudescence et au manque de solutions pérennes. L’urgence n’est pas simplement d’offrir un abri provisoire pour la nuit, mais de créer une dynamique de prévention, un parcours de soutien et un chemin vers la stabilité et la réinsertion sociale.
C’est pourquoi dans son Memorandum 2024, le BPA demande au gouvernement de ce qui suit:
La crise du logement sévit dans toute son intensité. Une part croissante de la population bruxelloise n'a pas accès à un logement abordable. La nécessité d'une politique du logement adéquate est plus grande que jamais.
Tout d'abord, il convient de déployer tous les efforts possibles en matière de logement social.
📢 Le logement social doit devenir une priorité politique absolue. Le rythme de construction et de rénovation des logements sociaux doit être accéléré.
📢 En ce qui concerne l'accès prioritaire au logement social, travailler sur des quotas pour les personnes sans-chez-soi.
📢 Rendre le logement social accessible aux familles en séjour irrégulier.
Des études montrent un énorme décalage entre les loyers du marché locatif privé bruxellois et le revenu moyen des Bruxellois. Une bonne politique du logement met un terme aux excès du marché locatif privé
📢 Baissez les loyers par le biais d'un cadre juridiquement contraignant afin de maintenir le logement à un niveau abordable.
📢 Garantissez le droit à un logement de qualité et durable par le biais de permis de location.
📢 Intensifiez la lutte contre les bâtiments vides , avec comme solution intermédiaire possible le soutien aux initiatives d'occupation temporaire par des groupes vulnérables.
Le nombre de sans-abri à Bruxelles continue d'augmenter de manière spectaculaire. Le 28 juin 2023, les derniers chiffres du dénombrement de Bruxelles (novembre 2022) ont été publiés. Au total, il y a un nombre hallucinant de 7 134 personnes sans domicile fixe. Une étape cruciale consiste donc à s'engager activement dans la prévention, et à empêcher les gens de perdre leur logement. En juin 2023, le Parlement bruxellois a approuvé l'ordonnance sur les expulsions et le moratoire hivernal. Cependant, il reste encore beaucoup à faire (voir ci-dessous).
📢 Mettez en place un fonds régional pouvant intervenir avant même toute procédure judiciaire.
📢 Rendez le moratoire applicable aux squats ou aux conventions d'occupation temporaire.
📢 Agissez contre les propriétaires qui expulsent les locataires de leur propre chef et en dehors de tout cadre légal.
📢 Couplez la condition de relogement en cas d'expulsion.
L'élargissement de l'offre des centres d'hébergement d'urgence traditionnels ne conduit pas à une solution durable pour les milliers de sans-abri à Bruxelles, comme le montrent les chiffres. Les projets de Housing First s'avèrent efficaces : ils considèrent le logement comme un droit inconditionnel. Ce n'est qu'après le logement que l'orientation vers une pleine participation sociale peut commencer.
📢 Ne pas limiter le Housing First à un petit nombre d'initiatives éparses, mais en faire la base de l'approche du sans-abrisme existant.
📢 Les soins résidentiels pour les personnes en séjour irrégulier peuvent leur donner l'espace mental nécessaire pour faire le choix d'une perspective d'avenir nouvelle et significative.
